Après avoir imposé l’une des restrictions économiques les plus sévères de son histoire, la France s’attend à ce que son produit intérieur brut (PIB) se contracte de 11 % en 2020 selon le ministre des finances Bruno Le Maire. Ce chiffre a été revu à la hausse après une prévision de recul du PIB de 8 %. Le FMI table même pour un recul de 12,5 %.
Cependant, grâce aux plans de soutien massifs, la reprise économique est déjà enclenchée et elle se poursuivra jusqu’en 2022. Pour les investisseurs, cela se traduit par des opportunités au fur et à mesure que certains secteurs économiques se remettent des dégâts de la COVID-19.
Le gouvernement a décidé de faire baisser les impôts des ménages, suggérant qu’il n’y aurait pas d’augmentation des impôts sur le revenu. L’Union européenne prévoit un plan de relance nommé Next Generation de 750 milliards d’euros.
Une reprise plus rapide que prévu
Tandis que les marchés boursiers avaient déjà commencé à anticiper la reprise économique à partir de mars, les avancées concrètes se sont observés en juin 2020, un mois après le début du déconfinement. La France, deuxième économie européenne, est un des acteurs leaders de la reprise économique en Europe. L’économie française a en effet renoué avec la croissance en juin tandis que l’activité en zone euro continuait à décliner.
Grâce à l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19, l’économie a progressé en juin. L’indice PMI (indice des directeurs d’achat), qui suit l’activité dans les secteurs de l’industrie et des services, a fait un bond à 51,3 en juin, contre 32,1 en mai. Rappelons qu’une valeur supérieure à 50 indique une expansion.
Selon Chris Williamson, économiste en chef chez IHS Markit, cela tient au fait que les services des entreprises françaises sont très orientés sur le marché intérieur. On ne peut pas en dire autant pour les entreprises allemandes par exemple.
Pour le moment puisque les restrictions ne sont pas entièrement levées au niveau européen, les pays dont la demande intérieure est robuste connaissent une reprise plus rapide que ceux qui reposent fortement sur les exportations. La reprise tient aussi à la volonté du gouvernement à soutenir par tous les moyens les entreprises françaises, quelle que soit leur taille.
En Europe, les économies assouplissent progressivement les restrictions liées à la COVID, ce qui a permis à de nombreuses entreprises de reprendre leurs activités et de stimuler la demande de biens et de services. Ainsi la reprise économique, et le rétablissement total, se feront probablement plus rapidement que ce que les économistes avaient envisagé en mars.
Rétablissement économique en 2022
Selon la Banque de France, on ne retrouvera la dynamique économique d’avant la crise que vers le milieu de l’année 2022. Selon l’institution, des signes de reprise progressive devraient être observés à partir du troisième trimestre de 2020. L’économie devrait alors croître de 7 % en 2021, puis de 4 % en 2022.
La banque centrale a aussi déclaré que les perspectives pourraient être meilleures si l’épidémie de la Covid-19 est rapidement maîtrisée ; tandis qu’une deuxième vague d’infections pourrait plonger l’économie dans un ralentissement de 16 % cette année, suivi d’une croissance de seulement 6 % en 2021 et de 4 % en 2022. Dans tous les cas, 2022 semble être l’année au cours de laquelle l’économie pourra retrouver toute sa vigueur.
Les actions à acheter pour la reprise économique
Air France KLM
Le secteur du transport aérien est sans doute l’un des pans de l’économie les plus impactés. Tandis que l’ensemble des marchés observe une reprise depuis mi-mars, les actions comme celles d’Air France sont encore à des niveaux très bas. L’action d’Air France est en dessous des prix atteints en mi-mars, à environ 4,23 euros.
Après avoir échappé à la faillite grâce à une injection franco-néerlandaise de 10 milliards d’euros, le groupe a repris ses vols en direction de l’Afrique le 3 juin. La volonté des pouvoirs publics à maintenir et soutenir l’activité des entreprises a payé pour ce groupe qui fait partie des sociétés les plus secouées par la COVID-19.
Sachant que le prix d’Air France est très bas, une hausse à moyen terme est plus que certaine au fur et à mesure que des lignes seront progressivement autorisées au cours de l’année 2020.
LVMH
L’action de LVMH a connu une hausse de plus de 100 % au cours des trois dernières années grâce à la demande croissante des produits de luxe, tant dans les pays développés que dans les pays émergents. Le numéro 1 du luxe a réalisé des performances exceptionnelles en Chine, défiant les attentes d’un ralentissement de l’économie.
LVMH est un titre à maintenir sur le long terme. En effet, hormis la chute de ce titre en février et mars, LVMH montre encore que c’est une valeur sûre à croissance stable. Depuis mi-mars, l’action progresse de façon régulière dans la même dynamique d’avant crise.
Sanofi
Sanofi se spécialise dans la recherche, le développement, la fabrication et la commercialisation de médicaments pharmaceutiques. Ce groupe français est l’un des plus grands producteurs de vaccins au monde.
La société, possédant un portefeuille de médicaments très diversifié, a récemment fait de grandes avancées sur ses médicaments contre le diabète. Avec près de 450 millions de personnes dans le monde souffrant de diabète, la fourniture de médicaments pour cette maladie attire bien l’attention des investisseurs. La société se dit en outre prête à produire un vaccin contre la COVID-19 en grande quantité, d’après son directeur général, Paul Hudson.
L’action de Sanofi s’est remise des effets du coronavirus. Le marché évolue sur les niveaux d’avant crise à 91 euros.