Les vacances s’achèvent avec la fin proche de l’été et c’est la rentrée sur les chaînes de télévision. Pour les plateformes de streaming, c’est l’occasion de faire plaisir aux abonnés avec de nouvelles sorties. Netflix a ainsi dévoilé cette semaine l’ensemble des films et séries qui arrivent en septembre, et l’on y retrouve des productions à succès vivement attendues comme la Casa de Papel ou Lucifer. Quant à Disney+, sa maison mère se concentre actuellement sur le fonctionnement de Disneyland Paris avec l’instauration du pass sanitaire.
Automne haut en couleur chez Netflix
Le géant du streaming basé à Los Gatos en Californie a publié une liste de 42 films qui sortiront au cours des 4 prochains mois, à raison d’un film au moins par semaine jusqu’en décembre. On retrouve entre autres dans cette liste un biopic sur la Princesse Diana sous la forme d’une comédie musicale qui sortira le 1er octobre. La plateforme a également dévoilé la bande-annonce du documentaire consacré au champion allemand de formule 1. Le film, « comprenant des images d’archives exclusives », entièrement autorisé par la famille du sportif, sera disponible dans un peu plus de trois semaines, le 15 septembre.
Cette sélection de riches productions se retrouve également au niveau des séries ou Netflix a préparé un cocktail explosif. Le géant du streaming rendra disponibles la saison 6 de Flash et la saison 5 de Supergirl. On retrouvera surtout la partie 1 de la saison finale de La Casa de Papel pour le 3 septembre, mais aussi l’apothéose de Lucifer, dans la saison finale de la série. La saison 3 de Sex Education revient également.
Par ailleurs, Netflix a dévoilé un teaser de quelques secondes avec plusieurs acteurs bien connus sur la plateforme afin d’annoncer TUDUM. Du nom du son qu’on entend lorsqu’on veut regarder une série ou un film sur Netflix, il s’agit du premier événement mondial dédié aux fans de la plateforme. Dans les quatre coins du globe, ils pourront suivre cette rencontre virtuelle qui s’étalera sur trois heures dans moins d’un mois, le samedi 25 septembre. Elle commencera à 16 h GMT et sera retransmise en direct sur les chaînes YouTube de la plateforme dans le monde entier, mais aussi sur les réseaux sociaux Twitter et Twitch. TUDUM est notamment destinée à promouvoir les sorties de Netflix avec des annonces exclusives, de nouvelles bandes-annonces et des panels avec les créateurs et stars de la plateforme.
Enfin, le service de vidéo à la demande entend désormais proposer autre chose que des films et séries à ses abonnés. Netflix fait en effet ses débuts dans le jeu vidéo avec le lancement d’une offre sur mobile. Et c’est un début timide puisque seuls les utilisateurs polonais sont pour le moment concernés, avec seulement deux jeux à tester. Il s’agit de Stranger Things : 1984 et Stranger Things 3, disponibles sur les appareils IOS et Android et accessibles sans frais supplémentaires. L’objectif final derrière cette stratégie, qui devra bientôt être étendue à d’autres pays, est d’attirer de nouveaux abonnés en proposant plus de divertissement.
Disney reste dans la course
Avec le succès fulgurant de son jeune concurrent Disney+ (lancé seulement fin 2019 aux États-Unis), Netflix a raison de multiplier ses offres et ses stratégies de diversification et d’augmentation du nombre d’abonnés. Il faut dire que la plateforme propulsée par Walt Disney met les petits plats dans les grands pour rivaliser sérieusement avec ses devanciers.
Alors qu’elle a misé jusqu’ici sur ses classiques, les films plutôt « familiaux » de Disney, Pixar et d’autres franchises comme Marvel et Star Wars, Disney+ opère progressivement un virage vers des contenus plus « adultes ». Avec la création de la section STAR depuis le 23 février dernier, la société a proposé déjà quatre exclusivités au rayon séries. Il s’agit d’un thriller de David Kelly dénommé Big Sky, d’un spin-off du film Love Simon intitulé Love Victor, de la sitcom Solar Opposites et de la série Helstrom produite par Paul Zbyszewski, Karim Zreik et Jeph Loeb. On retrouve aussi les séries à succès comme 24 Heures Chrono, X-Files, Grey’s Anatomy ou encore Scandal.
Si les plans de Walt Disney rencontrent du succès, la plateforme Disney+ pourrait bien réaliser les prévisions de Digital TV Research. Selon le cabinet américain, Netflix sera en effet dépassé par Disney+ en 2026. La plateforme aura alors 294 millions d’abonnés contre 286 millions pour le géant de Los Gatos. Notons que Disney compte actuellement plus de 116 millions d’abonnés contre déjà plus de 200 millions pour Netflix.
De nouveaux concurrents en Europe pour les deux ?
Netflix et Disney+ devraient bientôt affronter d’autres adversaires. Une nouvelle plateforme de streaming dénommée SkyShowtime est en effet actuellement en gestation grâce au partenariat entre Comcast et ViacomCBS. Ce service de vidéo à la demande sera lancé avec plus de 10 000 heures de programmes proposés aux abonnés d’une vingtaine de pays européens. Par ailleurs, l’américain NBCUniversal prévoit aussi de lancer bientôt en France sa plateforme vidéo Peacerock déjà disponible aux États-Unis depuis l’année dernière.
C’est dans ce contexte de plus en plus concurrentiel que Netflix a pourtant annoncé la hausse de ses tarifs en France. Pour continuer à profiter des services de la plateforme dans l’Hexagone, il faudra verser à Netflix. Ainsi, l’offre standard comprenant un seul écran et pas de haute définition passe à 8,99 euros par mois contre 7,99 euros auparavant. L’abonnement Essentiel vaut désormais 13,49 euros au lieu de 11,99 €, pour deux écrans simultanés et la HD, et enfin l’abonnement Premium prend deux euros de plus pour atteindre 17,99 € donnant droit à quatre écrans et la haute définition. Cette hausse des prix pourrait décourager à terme certains utilisateurs qui peuvent explorer d’autres alternatives.
Les performances financières et boursières
Avec le lancement de Disney+, le géant Walt Disney ne dépend plus aussi fortement des salles de cinéma pour générer des recettes. Elle a généré 17 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’avril à juin et 923 millions de bénéfice contre la perte nette de 4,7 milliards l’année dernière, causée par la pandémie de Covid-19. Les parcs d’attractions ont en effet rouvert, notamment en France, où DisneyLand Paris fonctionne grâce au pass sanitaire et à des règles de protection strictes. Le secrétaire d’État français, chargé de la santé au travail, Laurent Pietraszewski, est d’ailleurs allé éprouver ce dispositif mardi 24 août. La première destination touristique en Europe continue donc de rapporter de l’argent à Walt Disney.
Ces belles performances profitent d’ailleurs à l’entreprise en bourse. L’action de Walt Disney est passée de 133 $ le 27 août 2020 à près de 180 $ un an plus tard, soit une hausse d’environ 26 %. Si l’action Netflix a plongé il y a quelques mois, car la société n’a pas atteint son objectif d’abonnements à la fin du premier trimestre, elle suit la même tendance que Disney, mais avec une hausse moins remarquable. Netflix s’est en effet négocié à plus de 559 dollars le 27 août sur le Nasdaq, contre 523 $ un an plus tôt.