Les fêtes de fin d’année approchent et cette période rime habituellement avec augmentation des activités pour les sociétés de commerce, notamment en ligne. Dans cette optique et comme cela se fait chaque année, le géant américain du secteur, Amazon, a lancé le recrutement de 12 000 saisonniers. Ils viendront renforcer les rangs de l’entreprise pour assurer une distribution des commandes des utilisateurs de la plateforme de commerce en ligne.
12 000 nouveaux contrats en France
En prévision des fêtes, Amazon a commencé sa campagne de recrutement fin septembre. Pour cela, des agences d’intérim et des agences Pôle emploi sont chargés de trouver par le biais d’internet, 12 000 saisonniers pour des contrats à durée déterminée. Il faut noter que ce total représente une hausse de 33 % par rapport à l’année dernière, ou le géant américain du commerce en ligne avait seulement recruté 9 000 personnes. Ce nouveau personnel viendra s’ajouter aux 14 500 salariés déjà en contrat à durée indéterminée avec Amazon France Logistics, selon son président, qui précise qu’une partie des nouveaux travailleurs pourraient d’ailleurs décrocher un CDI.
« L’année dernière, sur 9000 recrutements, 1500 se sont vus offrir un emploi par la suite, immédiatement après les fêtes. Nous comptons sur ces emplois saisonniers pour identifier de nouveaux CDI », explique Ronan Bolé.
Si les fêtes de Noël et du Nouvel An ne sont pas avant plusieurs semaines, soulignons que le « Black Friday », cette tendance importée des États-Unis et qui rencontre chaque année un grand succès est dans quelques semaines. Le personnel recruté doit en effet être formé par Amazon avant d’être déployé sur les dizaines de sites de la société dans l’Hexagone. Sur les trois dernières années, M. Bolé indique que la société a ouvert 5 à 10 sites annuellement, afin d’être le plus proche possible des clients.
Dans cette perspective, un nouveau site a d’ailleurs ouvert à Metz et monte progressivement en puissance. Amazon France Logistics a même lancé, en parallèle à l’embauche des saisonniers, le recrutement de 1 000 salariés en CDI sur trois ans, pour ce site du département de la Moselle. À en croire le géant américain, la moitié de cet objectif est déjà atteint puisque 500 collaborateurs sont déjà en contrat à durée indéterminée. À cela s’ajouteront 1 000 autres saisonniers selon la responsable de la communication d’Amazon, Émilie Creuillenet. Il faut dire que le site de Metz, situé sur une ancienne base militaire à Frescaty, est la plateforme la plus grande d’Amazon en France. C’est aussi le deuxième site robotisé ouvert par l’entreprise en France, ce qui permet déjà d’assurer la mise en stock de 120 000 colis par jour, grâce à la réduction des déplacements des employés, une tâche désormais confiée aux robots.
150 000 nouveaux employés aux États-Unis
Marché plus grand, effectif plus important ! Lundi 18 octobre, le géant fondé par Jeff Bezos a annoncé le recrutement de 150 000 saisonniers, toujours dans le cadre des fêtes de fin d’année, et plus particulièrement de la période de Noël. En France, les agents logistiques gagnent un peu plus que le SMIC à leurs débuts, mais peuvent rapidement progresser et toucher 28 % au-dessus de ce salaire de base au bout de deux ans. Aux États-Unis où il n’y a pas de salaire minimum, les saisonniers engagés cette année par le groupe basé à Seattle devraient avoir un salaire moyen d’au moins 18 dollars par heure. Ils bénéficieront également d’un bonus à la signature qui peut aller jusqu’à 3 000 $. À cela s’ajoute une rémunération supplémentaire variable (jusqu’à 3 $/heure) ; selon la zone géographique ou le poste occupé.
Il faut signaler que les États concernés par ces postes de saisonniers sont la Floride, la Californie, l’Illinois, New York, l’Ohio, le Colorado, la Pennsylvanie, l’Arizona, le Michigan, le Nevada, l’Oregon, la Virginie, le Maryland, le New Jersey, la Caroline du Nord, le Minnesota, l’Indiana, le Tennessee la Géorgie et le Texas. À l’issue du deuxième trimestre, rappelons que la société employait environ 950 000 personnes sur tout le territoire américain.
Des résultats en hausse au deuxième trimestre
Le géant technologique Amazon a publié fin juillet ses résultats pour le deuxième trimestre 2021. La société a indiqué une hausse de 48 % de son bénéfice net sur la période, comparé au deuxième trimestre 2020. Celui-ci s’est établi à 7,8 milliards de dollars, alors que le chiffre d’affaires a atteint 113,1 milliards $, contre 88,9 milliards l’année dernière à la même époque. Si l’on ne prend pas en compte l’impact favorable lié à la variation du taux de change, il s’agit d’une hausse de 24 % en glissement annuel. Il faut souligner que cette performance est portée essentiellement par les deux principaux moteurs de la compagnie, le commerce en ligne et le cloud.
« Au cours des 18 derniers mois, notre entreprise grand public a été appelée à livrer un nombre sans précédent d’articles […] », a déclaré Andy Jassy, PDG d’Amazon. Selon lui, AWS a apporté son aide à plusieurs entités (entreprises comme gouvernements) pour qu’elles maintiennent la continuité de leurs activités et sa croissance s’est accélérée à mesure que ces entités ont présenté des plans pour se transformer et migrer vers le cloud.
Malgré ces bons résultats, l’action Amazon a perdu 8 % en bourse après la publication des résultats. Une baisse assez contradictoire avec la performance du mastodonte du commerce en ligne, mais qui s’explique par la déception du marché. Ce dernier s’attendait en effet à de meilleurs chiffres. Car, même si le bénéfice par action de 15,12 $ a dépassé les estimations des analystes, ceux-ci attendaient plutôt un chiffre d’affaires supérieur de 2 milliards à celui annoncé par Amazon, soit 115,06 milliards $. À cela s’ajoutent des prévisions pour le troisième trimestre jugées aussi décevantes.
La société basée à Seattle a déclaré viser un chiffre d’affaires compris entre 106 et 112 milliards d’euros, soit une limite supérieure inférieure au résultat du deuxième trimestre. Plus encore, il est en dessous de l’estimation de Wall Street qui s’attendait à plus de 118 milliards $.
Des difficultés avec les régulateurs
Malgré la période faste rencontrée par Amazon depuis près de deux ans, grâce à la pandémie de Covid-19, tout n’est pas rose pour le groupe du milliardaire Jeff Bezos. La société s’est récemment vu infliger une amende record, la plus élevée de la catégorie, pour non-respect de la réglementation européenne sur la protection des données privées en ligne (RGPD) : 746 millions d’euros. Amazon fait face dans le même temps à un environnement réglementaire difficile aux États-Unis, accentué par la nomination de Lina Khan à la tête de la Federal Trade Commission. Critique de longue date du groupe, elle devrait peser de tout son poids dans l’enquête antitrust qui vise la société, à propos notamment du projet d’achat du légendaire studio d’Hollywood, MGM.