Le Royaume-Uni et l’UE avaient finalement trouvé un accord commercial avant la date butoir du Brexit définitif le 31 décembre. Bien que le Royaume-Uni ait déjà officiellement quitté l’UE au 31 janvier 2020, de nombreuses négociations étaient encore en cours pour déterminer comment les deux régions interagiraient par la suite.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne ont toujours été tendues depuis le premier jour de l’union. Le Royaume-Uni a rejoint l’UE en 1973, mais après seulement deux ans, il a organisé un référendum sur la question de savoir s’il devait rester dans l’UE. Les résultats de ce référendum ont montré qu’une majorité de résidents britanniques souhaitaient rester dans l’UE, mais ce sentiment allait s’estomper avec le temps.
Le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a bénéficié d’un soutien croissant en raison des troubles économiques dans certains pays de l’UE et de la crise des migrants. Alors que de plus en plus de personnes soutenaient l’indépendance du Royaume-Uni vis-à-vis de l’UE, le Premier ministre britannique, David Cameron, a proposé qu’un référendum soit organisé le 23 juin 2016.
Avec une marge étroite de 51,9 % à 48,1 %, le Royaume-Uni a voté pour quitter l’UE, un processus qui prendra quatre ans et demi pour être mené à bien. Le processus a été retardé non seulement par les négociations, mais aussi par certaines manœuvres juridiques des partisans pro-européens.
L’un des plus notables est le cas soulevé par l’activiste Gina Miller qui a fait valoir que le Parlement devait signer l’article 50 du traité sur l’Union européenne avant que le gouvernement ne le promulgue. La Première ministre Theresa May allait finalement invoquer l’article 50 le 29 mars 2017, lançant ainsi un compte à rebours de deux ans avant la date limite du Brexit.
Parmi les questions clés qui ont dû être discutées, il y a l’accès aux eaux pour la pêche des bateaux de l’UE autour du Royaume-Uni, la frontière irlandaise et la dette du Royaume-Uni envers l’UE contractée avant le déclenchement de l’article 50.
Theresa May a également appelé à des élections générales rapides pour tenter de se débarrasser des « saboteurs », mais elle a fini par perdre plusieurs sièges au Parlement. Ce sera la première de plusieurs batailles politiques que May devra affronter et qui se soldera par sa démission en juillet 2019.
Après trois prolongations du délai fixé par Brexit, le Royaume-Uni a finalement quitté l’UE le 31 janvier 2020, mais les deux parties se sont mises d’accord sur une période de transition se terminant le 31 décembre 2020. Après de nombreuses négociations, l’accord commercial a été conclu le 24 décembre 2020, et les négociations du Brexit sont désormais terminées. Le 30 décembre 2020, la Chambre des Communes britannique a adopté la loi sur les relations futures de l’UE par une majorité de 521 voix contre 73.
Que va-t-il se passer maintenant ?
À partir du 1er janvier 2021, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’UE et n’est plus tenu de respecter aucune réglementation européenne. Cela aura un impact profond sur divers aspects de la vie.
Commerce et affaires
Il était très important que le Royaume-Uni et l’UE se mettent d’accord sur un accord commercial avant la fin de la période de transition, sinon, les deux régions devraient commercer sur la base des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Heureusement, un accord commercial a été conclu, qui n’implique pas de droits de douane ni de quotas comme ce serait le cas dans le cadre des règles de l’OMC.
Le Royaume-Uni pourra désormais négocier directement des accords commerciaux avec d’autres pays en dehors du bloc, ce qui n’était pas possible auparavant. C’est d’ailleurs l’un des principaux arguments des pro-Brexit.
Toutefois, cela signifie également que les marchandises ne pourront plus circuler librement à la frontière, car les déclarations en douane et les contrôles devront être effectués. De nombreux industriels craignent que cela n’entraîne des contraintes d’approvisionnement, et certains envisagent déjà une délocalisation hors du Royaume-Uni.
Il faut également s’attendre à des retards autour des ports, ce qui pourrait entraîner des embouteillages sur les routes. Pour éviter de tels problèmes, le Royaume-Uni retardera le contrôle strict de 6 mois, mais l’UE a déjà commencé à le faire.
En outre, la TVA imposée sur les biens importés et les règles d’origine peuvent entraîner des coûts supplémentaires pour les fabricants. Cependant, un mécanisme de rééquilibrage a été convenu pour assurer une concurrence équitable.
Travailler, vivre et voyager
Les résidents britanniques auront désormais besoin d’un visa s’ils prévoient de rester plus de 90 jours dans l’UE sur une période de 180 jours et inversement. Mais pour les citoyens britanniques vivant actuellement dans l’UE et vice versa, leurs droits de séjour sont toujours en vigueur. Cependant, les voyageurs du Royaume-Uni vers l’UE devront faire la queue comme les visiteurs d’autres pays, contrairement à ce qui se passait auparavant.
Frontière irlandaise
La République d’Irlande est toujours membre de l’UE, tandis que l’Irlande du Nord fait partie du Royaume-Uni. Afin d’éviter des contrôles frontaliers trop stricts entre les deux pays, l’Irlande du Nord continuera à suivre la plupart des règles commerciales de l’UE, ce qui signifie qu’elle sera soumise à des contrôles frontaliers pour les marchandises en provenance du reste du Royaume-Uni.
Droits de pêche
Pendant cinq ans et demi, les deux régions ont convenu d’une période de transition au cours de laquelle l’UE verra son accès aux eaux britanniques réduit de 25 %, mais la Grande-Bretagne augmentera son quota. Comme le Royaume-Uni vend la plupart de ses poissons à l’UE, il essayait probablement de réduire l’accès de l’UE à ses eaux autant que possible. Mais le royaume n’aura pas de contrôle total de ses eaux avant 5 ans, il évite tout de même des droits de douane sur ses exportations.
Qui gagne et qui perd ?
Il ne semble pas y avoir de vainqueur clair dans les négociations du Brexit, bien que l’UE ait été en position de force depuis le début. Cela entraînera probablement de nombreux litiges dans les prochaines années et un nouveau front de guerre commerciale.