Facebook (Meta), en retard dans les métaverses ou coup de génie de Mark Zuckerberg ?

Facebook (Meta), en retard dans les métaverses ou coup de génie de Mark Zuckerberg ?

La semaine dernière, Mark Zuckerberg présentait l’avenir de son entreprise et son changement de marque - Meta. Le terme vient de métaverse qui fait référence à un univers virtuel en ligne totalement immersif. La crise de la COVID-19 et ses mesures de confinement font sans doute partie de l’inspiration de Mark Zuckerberg à lancer ce projet.

Le PDG de Meta vise à unir ses utilisateurs dans un monde virtuel en les permettant de créer leur profil numérique en 3 dimensions et d’évoluer dans un monde où ils peuvent rencontrer leurs proches ou leurs collaborateurs. Ainsi, Meta est un monde de réalité virtuelle où l’on peut chatter, faire des appels vidéo, assister à des réunions, jouer à des jeux vidéo et même participer à des événements virtuels comme des concerts.

Zuckerberg a expliqué que, dorénavant, son entreprise allait se concentrer sur la concrétisation de cette idée, et qu’il était donc logique de changer de nom pour mieux refléter ses objectifs. 

La marque Facebook devenue gênante ?

Cependant, les vraies raisons de ce changement de nom pourraient être différentes selon plusieurs médias. Il y a notamment des rumeurs stipulant que le groupe a décidé de changer de nom pour se défaire du nom « Facebook » qui est devenu lié à beaucoup de controverses. Certains employés considèreraient même que la marque compromettrait les produits et services du groupe même s’ils sont de bonne qualité et n’avait rien à voir avec le réseau social.

Facebook est de plus en plus associé aux scandales liés à la vie privée et son réseau social devient moins attractif. Les récentes révélations concernant des fuites de documents montrant de graves problèmes de modération de contenu et de censure ont encore enfoncé le clou.

Ironiquement, il semblerait que Zuckerberg voulait redorer le blason de Facebook en faisant apparaître ce nom sur ses applications qui sont bien appréciées comme Whatsapp et Instagram après le scandale Cambridge Analytica, mais cela s’est révélé infructueux. La division marketing d’Instagram en est même arrivée à suggérer de rendre la marque Facebook plus petite parmi les différents produits du groupe ou même à la supprimer complètement. Mais leurs demandes n’ont pas été approuvées.

Meta est donc un nouveau départ pour Facebook, mais le projet n’est pas du tout innovant.

Facebook en retard dans l’univers des métaverse

Facebook est en réalité un peu en retard dans le jeu des métaverses. Les projets de métaverses sont en effet en réalisation ces dernières années et ils reposent pour la plupart sur la blockchain en tandem avec les NFT et les cryptomonnaies. La communauté de cryptomonnaies a déjà vu des mondes virtuels bien établis, comme Decentraland, Sandbox et Axie Infinity.

L’arrivée de Facebook a donc été perçue par les acteurs du secteur comme un retard. Cependant, la grandeur de Facebook fait que son annonce a attiré l’attention sur le secteur des métaverse. Des personnes qui n’avaient jamais entendu ce terme commencent à s’y intéresser et à comprendre ce que c’est. Et cela est de bon augure pour le développement du secteur.

Cependant, la perception de la communauté est que Facebook est un mauvais messager. La plupart des acteurs de la blockchain voient le projet de Facebook comme une sorte de réalité virtuelle améliorée s’appuyant sur ce qui existe déjà, donc pas vraiment innovant.

Dominer la réalité virtuelle avec Oculus ?

Metaverse

Facebook avait investi 2 milliards de dollars pour acquérir la plateforme de réalité virtuelle Oculus en 2014. Cependant, contrairement aux autres grosses acquisitions du groupe, dont Instagram, à 1 milliard de dollars en 2012 et WhatsApp à 19 milliards de dollars en 2014, Oculus n’a pas connu le même degré de succès pour le moment. Et nous ne pouvons nous empêcher de croire que le projet Meta vise à booster la vente de casques VR de cette filiale du groupe.

Selon The Verge, près de 20 % des employés de Facebook travaillent exclusivement sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée. Le groupe a acquis de petits studios de VR, dont les plus récents sont Unit 2 Games et BigBox VR, le créateur de Population One, le Fortnite de la réalité virtuelle.

Meta continue de recruter des talents pour ce secteur qui ne représente que moins 3 % du chiffre d’affaires du groupe. Mais l’enthousiasme de Mark Zuckerberg pour cette technologie n’est pas injustifié. Fortune Business Insights prévoit que le marché mondial des jeux VR atteindra 45,2 milliards de dollars d’ici 2027 (contre 5,1 milliards de dollars en 2019). Cela se traduit par un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 31,8 %, contre un TCAC de seulement 5,3 % pour le marché global des consoles de jeu sur la même période de prévision.

Le projet Meta est donc une suite logique pour le groupe qui veut prendre les devants dans le secteur de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée au détriment des autres GAFA.

La cryptomonnaie MANA de Decentraland surgit de 400 %

MANA est la cryptomonnaie native de la plateforme de réalité virtuelle Decentraland. Ce dernier est un monde virtuel développé sur la blockchain. Les utilisateurs peuvent y acheter des terrains, créer leurs propres infrastructures et des événements virtuels. Après l’annonce de Facebook de son changement de marque, les investisseurs ont spéculé sur une acceptation grandissante du concept de métaverse.

Le prix du MANA a ainsi marqué un plus haut historique de 4,17 dollars soit une hausse de 400 % par rapport à son cours peu après l’annonce de Facebook. Le cours a ensuite corrigé pour se stabiliser à 2,7 dollars.

Le projet Meta va dans l’ensemble booster le secteur des NFT, notamment des métaverses. Et l’on s’attend à des projets de NFT similaire à Decentraland qui seront lancés dans les mois à venir.