La volatilité actuelle du marché offre à l’investisseur d’intéressantes raisons d’investir dans le pétrole. Les prix de l’or noir ont marqué des niveaux historiquement bas à la mi-avril. Le WTI et le Brent se négocient sur les plus bas prix depuis le début de la crise, à respectivement 20 $ et 27 $.
Les secteurs pétrolier et gazier sont logiquement impactés par la baisse des prix du pétrole, étant donné que la rentabilité des compagnies et les fluctuations des prix de leurs actions sont fortement liées à l’or noir.
Whiting Petroleum Corporation est devenue la première victime de l’effondrement actuel de la demande en pétrole, à la suite de la pandémie COVID-19 et de la guerre des prix entre l’Arabie saoudite et la Russie. La compagnie, fondée en 1980, a récemment fait faillite, pointant du doigt la chute des prix. Son action a baissé de près de 93 % depuis le début de l’année.
On comprend donc que le risque est bien présent pour les investisseurs dans le pétrole. Face à cette situation, le comportement naturel des investisseurs consiste à se débarrasser de leurs titres, ou à ne rien faire, en attendant que les prix remontent.
Néanmoins, en ayant une approche à long terme, on peut dire que la reprise est plus que certaine et que l’économie se remettra progressivement de cette crise. Ce qui se traduira par une augmentation de la demande, ainsi que des prix du pétrole.
De plus, il n’y a qu’une façon d’investir de manière rentable…
Acheter bas, vendre haut
Cette formule nous vient de l’expression anglaise buy low sell high. Cet adage est probablement le plus populaire sur les marchés financiers. Il s’agit d’acheter des actions à un prix bas pour ensuite les vendre à un prix plus élevé. C’est évident !
Mais malheureusement, la plupart des investisseurs ont tendance à faire le contraire, à savoir, acheter par avidité au moment où les marchés sont surévalués dans l’espoir de ne pas « rater le mouvement », et revendre par panique lorsque les marchés baissent.
Comprendre les cycles de marché et en tirer parti
En ayant une vision globale, on constate que le marché suit un schéma très cohérent, passant de la période de peur à l’avidité et vice versa. Une période de forte baisse, comme c’est le cas actuellement sur le secteur pétrolier, est le meilleur moment pour acheter des actions, tandis que les bulles financières sont les meilleurs moments pour vendre.
Trois actions intéressantes du secteur pétrolier
Il est indéniable que le secteur pétrolier est en difficulté en ce moment. Mais certaines compagnies ont un bilan solide. Et elles se remettront sans doute sur le long terme.
Total SA (EPA : FP)
La géante française n’a pas été épargnée par la baisse des prix du pétrole. Son action a perdu 38 % depuis le début de l’année. Mais le titre présente une opportunité aux nouveaux investisseurs, qui peuvent bénéficier d’une réduction de 38 % par rapport aux prix du début de l’année !
Selon le groupe financier Oddo, l’action de Total est à privilégier au sein du secteur énergétique : « Nous avons un seul achat dans le secteur, c’est Total, qui a le gearing et le breakeven les plus faibles et pourrait mieux résister avec un rendement de dividendes et une valorisation très attractive. Le titre a fortement baissé, en ligne avec le Brent ce qui est rare, probablement en raison de ventes massives par les fonds pour assurer la liquidité, cette baisse offre une opportunité pour revenir sur le titre ».
Outre le fait que la compagnie a un bilan solide, Total n’est pas seulement une société pétrolière, elle investit dans les énergies renouvelables pour se diversifier. Et ce, à travers ses filiales dont la liste ne cesse de s’allonger : SunPower, GreenFlex et Lamparis.
« À l’horizon 2025, nous visons une capacité mondiale de 25 gigawatts (dans les renouvelables), ce qui commencerait à être relativement important à l’échelle de la planète », avait déclaré sur BFM Business son PDG Patrick Pouyanné.
La baisse des marchés pétroliers pourrait accélérer le développement des solutions renouvelables.
Enterprise Products Partners (NYSE:EPD)
Enterprise Products Partners est une société américaine de transport de gaz et de produits pétroliers. C’est l’un des acteurs les plus importants et les plus diversifiés dans le domaine du midstream pétrolier (construction de gazoduc, rail, barge, navire pétrolier…).
Elle a un portefeuille d’infrastructures vitales pour l’industrie, qui lui confère sa spécificité. C’est également l’une des sociétés les moins endettées du secteur, avec un ratio dette sur EBITDA d’environ 3,3.
La dernière fois que les prix du pétrole étaient tombés en dessous de 30 dollars, en 2016, Enterprise Products Partners avait pu continuer sa distribution sans aucun problème. Ce sera sans doute le cas cette fois encore.
La compagnie est moins impactée par la crise, d’autant plus que 85 % de sa marge brute est liée à des contrats avec les producteurs. Le pétrole continuera à couler des puits, quoi qu’il en soit. Ce qui signifie que les gazoducs qui transportent le pétrole et le gaz seront toujours convoités.
Exxon Mobil (NYSE:XOM)
La plus grande compagnie pétrolière cotée en bourse ne disparaîtra pas du jour au lendemain. Avec une capitalisation boursière de 175 milliards de dollars, Exxon est présente partout dans le monde.
En janvier 2020, Exxon avait annoncé ses bénéfices et ses revenus pour le quatrième trimestre 2019, qui ont un peu déçu les marchés. Mais même si son action a baissé de 43 % depuis le début de l’année, XOM reste une valeur attractive pour les investisseurs à long terme.
En 2019, Exxon a fait état d’un flux de trésorerie d’exploitation de plus de 29 milliards de dollars. Certes, cela diminuera cette année, mais les flux de trésorerie de la compagnie devraient croître dans les années à venir, grâce à l’augmentation de la production durant les mois à venir. La société prévoit en outre d’investir entre 30 et 35 milliards de dollars par an, au cours des cinq prochaines années.
La prudence est toujours de mise sur les marchés. Toutefois, le meilleur moment pour acheter des actions est celui où les prix sont aux plus bas historiques et lorsque la peur est le sentiment dominant chez les investisseurs.