Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Cette formule s’applique aussi aux marchés des actions. La crise sans précédent du coronavirus a mis à genou bon nombre de secteurs d’activités notamment le tourisme et l’aéronautique. Le désastre financier est dans l’ensemble plus généralisé et plus prononcé qu’en 2008.
Cependant, certains secteurs profitent bien de la crise. En premier lieu, on retrouve certaines actions du secteur médical. Certaines valeurs sont devenues les nouveaux safe haven du marché. Si la vente à découvert n’est plus permise, acheter ses actions est un bon moyen de mitiger les dégâts sur les portefeuilles. Voyons 4 valeurs qui profitent de la crise sanitaire du COVID-19.
Amazon (NASDAQ : AMZN) - le GAFA qui résiste
« Alors que de plus en plus d’entreprises ferment ou privilégient les transactions en ligne, et que de plus en plus de consommateurs se confinent chez eux, nous nous attendons à une augmentation du trafic sur le site d’Amazon »,
Kelleher, analyste chez Argus Research (source : CNBC)
Amazon est en effet le seul GAFA qui profite réellement de la crise du coronavirus. La géante technologique montre encore une fois que c’est avant tout une société d’e-commerce.
Un mois après que les marchés ont marqué leurs plus hauts niveaux annuels, le S&P 500 avait décroché de 28 %. L’action d’Amazon est restée relativement stable avec une baisse de seulement 11 %. Les autres GAFA avaient perdu au moins 20 % sur la même période.
Malgré les moments difficiles que traversent les consommateurs, ils se sont rués sur Amazon pour acheter des produits sanitaires et ménagers. Les ventes de produits d’épicerie ont aussi connu une hausse sur le site.
Pour faire face à la demande, Amazon a déclaré qu’elle embauchait 100.000 personnes à temps plein et partiel aux États-Unis pour des emplois dans ses entrepôts et pour ses services de livraison. Les investisseurs ont particulièrement apprécié cette nouvelle.
De plus, si les circonstances du moment sont propices au licenciement et à la baisse des salaires, Amazon a décidé d’augmenter les salaires de ses employés et met en place une politique de congé maladie plus souple pour les encourager.
En outre, les boîtes contraintes de favoriser le télétravail dépendent plus que jamais des solutions technologiques fournies par son cloud Amazon Web Services (AWS). Bon nombre d’applications de travail à distance comme Slack ou Zoom dépendent partiellement de l’AWS pour maintenir le fonctionnement de leurs services.
Bien que l’action n’ait pas encore retrouvé son plus haut niveau annuel, elle s’en rapproche. AMZN se négocie autour de 2042 $.
Euromédis (EPA : EMG)
En France, le secteur de la santé profite aussi de cette situation de confinement. Ce groupe français spécialisé dans la fabrication de produits médicaux à usage unique, particulièrement les gants, a vu son action bondir de façon spectaculaire. Par ces filiales Paramat et Médis Santé, Euromédis fournit aussi des équipements de maintien à domicile. Son action est cotée au compartiment C d’Euronext.
Lors de la première semaine de la crise, alors que le CAC 40 a décroché de plus de 11 %, EMG n’a cessé de battre de nouveaux records, dont 63 % durant la séance du 24 février.
Depuis le début de la crise, l’action d’Euromédis a gagné plus de 127 % à 14,1 €. Le plus haut niveau annuel a été marqué à 28 € lors de l’ouverture de la séance du 27 février.
Novavax (NASDAQ : NVAX)
Étant au front de la lutte contre le COVID-19, l’action de Novavax profite aussi de la crise. Novavax est une société de biotechnologie clinique qui fournit des solutions novatrices pour prévenir un large éventail de maladies infectieuses. Ils produisent des vaccins pour répondre aux menaces de maladies émergentes telles que le COVID-19.
Un communiqué de presse du groupe paru le 8 avril révèle que Novavax a identifié un possible vaccin contre le coronavirus : le NVX-CoV2373. Il s’agit d’une protéine de fusion fabriquée à l’aide de la technologie de nanoparticules développée par la société.
Selon le communiqué, Novavax prévoit de lancer un premier essai chez l’homme au milieu du mois de mai. La société a fait savoir qu’elle a déjà constaté des résultats positifs du potentiel vaccin contre le coronavirus lors d’essais précliniques.
Novavax envisage de combiner les essais cliniques de phase 1 et de phase 2 du vaccin potentiel contre le coronavirus. Elle espère ainsi pouvoir gagner du temps sur les tests afin que le vaccin puisse être utilisé pour stopper la propagation de l’épidémie.
L’action a bondi de 14 % après ces annonces. Ayant suivi la première vague baissière du marché, NVAX connait une forte hausse depuis la mi-mars. L’action a clôturé sur un plus haut annuel à 17,16 $ le jeudi 9 avril.
Zoom Video Communications (NASDAQ : ZM)
En attendant un vaccin efficace contre le COVID-19, la distanciation sociale reste encore le meilleur moyen de ralentir et de prévenir la propagation de la maladie. Les applications de collaboration à distance comme Zoom sont d’une grande aide pour rendre cela possible.
Alors que des centaines de millions de personnes sont contraintes de se confiner chez elles, la technologie de vidéoconférence de Zoom est utilisée par des milliers d’entreprises, d’institutions et d’écoles pour communiquer afin de ne pas mettre l’économie complètement à l’arrêt.
Avec la crise sanitaire, le nombre des utilisateurs de Zoom a littéralement explosé en passant de 10 millions d’utilisateurs quotidien à la fin de l’année 2019 à 200 millions en mars.
Cette augmentation devrait se maintenir à moyen terme, ce qui se traduit par une augmentation de ses revenus et de ses bénéfices ; au grand bonheur de ses actionnaires.
Li Ka-shing, le célèbre homme d’affaires hongkongais de 91 ans fut l’un des premiers investisseurs de Zoom détenant environ 8,6 % de la société. Selon plusieurs sources, la valeur de ses actions a bondi de 80 % en 2020 pour atteindre 3 milliards de dollars.
Il se peut que la plupart des actions qui profitent de la crise aient déjà marqué la plus grande partie de leur hausse. Cependant, il convient de noter que les mesures de confinement ne sont pas prêtes d’être levées, ce qui leur laisse une marge de croissance. En Italie, le confinement est prolongé jusqu’au 3 mai. Plusieurs pays, dont la France, devraient maintenir le leur au-delà de cette date.