Depuis le 13 mai, l’aéroport international de Pittsburgh (PIT) dans l’État de Pennsylvanie (USA) accueille les avions d’Amazon Air, la compagnie de fret aérien d’Amazon. C’est l’un des derniers développements du groupe dans ce secteur qui, depuis le début de la pandémie de Covid-19, prend de l’ampleur dans l’organisation du géant du commerce en ligne.
Amazon étend son réseau de fret aérien
Selon les informations relayées dans la presse, le vol inaugural du mercredi dernier sera suivi de beaucoup d’autres dans les mois à venir. En effet, Amazon a conclu un accord avec PIT afin de faire atterrir chaque semaine l’un de Boeing 737-800F Cargo sur le tarmac de l’aéroport.
La société a également obtenu la location d’un espace d’environ 5 000 m² au sein de l’aéroport, qui servira au tri des colis de ses clients. Comme avec les 39 autres aéroports américains qui hébergent Amazon Air, le géant basé à Seattle utilise ce type de partenariats pour accélérer la rapidité de ses livraisons. Cela rejoint son leitmotiv qui consiste à livrer en un ou deux jours tous ses produits, peu importe la distance entre la destination et le lieu de fabrication.
« La croissance du réseau de sites où Amazon Air vole est essentielle pour soutenir une expédition rapide et gratuite pour nos clients », confirme Chris Preston, directeur des opérations d’Amazon Gateway.
De plus, cette augmentation des aéroports répond à une autre problématique, celle de satisfaire des commandes toujours plus nombreuses. Il faut dire que le transport des marchandises par la voie des airs a pris une autre importance à la faveur de la pandémie de Covid-19. Avec le boom du commerce en ligne, la société a étendu sa flotte d’avion-cargo pour répondre à la demande de plus en plus forte. Alors qu’Amazon s’était plus ou moins spécialisé dans l’utilisation d’avions loués pour transporter ses colis, le géant frappe un grand coup début 2021 avec l’acquisition de 11 Boeing 767-300.
Cela a porté le nombre d’avions de sa flotte à plus de 80, ce qui lui permet de concurrencer des géants du secteur comme DHL ou UPS. Notons que pour soutenir cette extension de son réseau aérien, Amazon a d’ailleurs obtenu 20 000 mètres carrés à l’aéroport de Leipzig en Allemagne fin 2020. La société y a installé son hub aérien pour tout le continent européen afin d’assurer une livraison plus rapide pour ses clients dans cette région du monde.
Intensification du recrutement au Royaume-Uni
L’augmentation de la taille de sa flotte aérienne n’est pas le seul volet de croissance d’Amazon ces derniers mois. La société multiplie par exemple ses campagnes de recrutement, pour renforcer son personnel face à l’augmentation des achats en ligne. Amazon veut ainsi créer 10 000 emplois permanents au Royaume-Uni dans les prochains mois.
Plusieurs villes du pays sont concernées par cette mesure. Doncaster, ville moyenne dans le Yorkshire du Sud, accueillera un centre de tri des colis, alors que les villes de Gateshead, Swindon, Dartford et Hinckley hébergeront chacune un entrepôt de traitement. Du personnel de bureau sera notamment nécessaire pour faire fonctionner ces installations. Par ailleurs, le recrutement prévu au Royaume-Uni comprend également des emplois d’ingénieurs, de spécialistes de la mode, de la production vidéo ou du cloud dans les grandes villes de Manchester, Édimbourg (Écosse) et Cambridge. La capitale britannique Londres est également concernée.
« Nous créons des milliers de bons emplois à travers le Royaume-Uni à partir d’une gamme diversifiée de rôles avec d’excellents salaires et avantages », souligne John Boumphrey, directeur national d’Amazon au Royaume-Uni.
Si l’actuelle campagne de recrutement se déroule comme prévu, Amazon devrait compter 55 000 employés dans le pays d’ici la fin de l’année. Pour améliorer son image de marque, la société veut investir 10 millions de livres sterling (14 millions $) dans les trois prochaines années. Ces fonds sont destinés, apprend-on, à financer des cours à destination de ses travailleurs pour qui Amazon n’est qu’une étape dans leur carrière.
Intensification du recrutement en Amérique du Nord
Les nouveaux emplois en passe d’être créés par Amazon concernent aussi le Canada et les États-Unis. Le nombre total s’élève à 75 000 personnes pour le réseau de distribution et de logistique du groupe, dans ces deux pays d’Amérique du Nord. Après avoir annoncé il y a quelques jours des augmentations de salaire pour 500 000 employés aux États-Unis, la société compte désormais payer 17 $ de l’heure aux employés américains qui seront bientôt engagés. Cela tranche avec le salaire minimum de 15 $ l’heure instauré en 2018 pour tous les employés américains d’Amazon.
La société fondée par Jeff Bezos offre par ailleurs d’autres avantages comme une prime à la signature pouvant aller à 1 000 $. Il ne faut pas oublier l’assurance maladie, un congé parental payé et des opportunités de formation financées par l’entreprise.
« En plus de l’excellent salaire et des solides avantages offerts aux nouveaux employés dès leur premier jour, nous offrons un avantage de 100 dollars aux nouveaux employés qui arrivent chez Amazon déjà vaccinés contre le Covid-19 », ajoute Alicia Boler Davis, vice-présidente du Global Customer Fulfillment chez Amazon.
Notons que les emplois proposés concernent principalement le travail dans les entrepôts et la livraison des produits. Au-delà d’une amélioration de son image d’employeur et d’une augmentation des commandes, la « générosité » d’Amazon s’explique aussi par les bons chiffres réalisés par la société depuis plus d’un an.
La solidité financière du groupe Amazon
Portée par les restrictions liées à la pandémie et à l’envol du commerce en ligne, Amazon affiche depuis plusieurs mois des résultats financiers trimestriels en hausse. La dernière en date, pour la période de janvier à fin mars 2021, en est la parfaite illustration. Le bénéfice net de la compagnie a en effet triplé au premier trimestre de l’année en cours, pour atteindre 8,1 milliards $. C’est une hausse de plus de 150 % par rapport aux 2,5 milliards $ du premier trimestre 2020, alors que dans le même temps, le flux de trésorerie a aussi bondi de 69 % en glissement annuel pour s’établir à 67,2 milliards $.
Ces bons résultats doivent beaucoup à un chiffre d’affaires bien supérieur aux prévisions des analystes et même à celles d’Amazon elle-même : 108,5 milliards de revenus, grâce à des ventes nettes qui ont progressé de 41 % à taux de change constant. Ils ont évidemment un impact sur le cours de l’action Amazon, qui a progressé de 33 % depuis un an.
Le titre se négociait à 2 426 $ le 18 mai 2020 contre 3 222 $ à la clôture du marché le 14 mai 2021. Cependant, Amazon est loin de son pic de 3 531 $ atteint le 2 septembre 2020, malgré des résultats financiers toujours plus impressionnants.