Capgemini a rendu public mi-février son bilan pour le compte de l’exercice 2021. Il en ressort qu’elle a enregistré une solide performance et atteint ses objectifs sur plusieurs plans, notamment en matière de revenus. Son chiffre d’affaires affiche ainsi une augmentation de 14,6 % en glissement annuel, pour totaliser 18,16 milliards d’euros. En bourse, l’annonce de ces résultats a suscité des sentiments mitigés chez les investisseurs.
Une performance solide
Début 2021, Capgemini s’attendait à une hausse de ses revenus de 7 % à 9 %, mais ces prévisions seront revues au cours de l’exercice et le dernier objectif fixé était une croissance de 14,5 %. En observant les résultats finaux enregistrés, on constate donc que le CA a même dépassé cette dernière prévision. Pourtant, l’augmentation du chiffre d’affaires n’est qu’un indicateur parmi tant d’autres de la bonne performance enregistrée par le groupe Capgemini en 2021.
Le fournisseur français de services du numérique a également déclaré que sa marge opérationnelle était en hausse de 25 % en glissement annuel pour être désormais de 2 340 millions d’euros, soit 12,9 % du CA. Soulignons que cet indicateur montre comment une entreprise a performé sur le plan économique avant que ne soient pris en compte son résultat financier, ses impôts, et les autres facteurs exceptionnels. Dans le même temps, le résultat d’exploitation, qui traduit le profit réalisé par une société grâce à l’exploitation de ses seuls facteurs de production, a augmenté de 22 % à 1 839 millions d’euros, ce qui représente un pourcentage de 10,1 % du chiffre d’affaires. Quant au flux de trésorerie, il a largement dépassé les prévisions de 1,3 milliard d’euros, atteignant 1,87 milliard d’euros à la fin de l’année.
Selon le DG Aiman Ezzat, 2021 aura été une des plus belles années de l’histoire de sa société, vieille de plus de 50 ans. L’exercice a été « remarquable » tant sur le plan de la croissance qu’en matière de profits réalisés et de trésorerie générée. Cette solide performance est à mettre à l’actif des services liés au Digital et au Cloud, mais aussi des investissements réalisés par le groupe dans l’innovation et pour renforcer son soutien à ses clients. En outre, peut-on lire sur son site, les bons résultats sont aussi le fruit de la réussite de l’intégration d’Altran. Une entreprise que Capgemini a rachetée en 2020, pour consolider son statut de leader mondial, dans le domaine de la transformation digitale des entreprises des secteurs de l’industrie et de la technologie.
Réaction en bourse et perspectives
Au fil des grands développements et partenariats annoncés durant l’année 2021 par Capgemini, son action était en progression constante sur tout l’exercice. L’analyse de la courbe montre ainsi que le CAP est passé de 127 euros environ fin décembre 2020 à plus de 215 euros fin 2021, soit une hausse de près de 69 %. Pourtant, depuis le début de la nouvelle année 2022, l’action CAP peine en bourse, et la publication du solide bilan n’y a rien changé.
À la bourse, le CAP affiche ainsi une baisse de 14 % depuis le début de l’année. Toutefois, l’action réagit bien sur la moyenne mobile de 200 jours puisqu’elle rebondit dessus. Le moment est adéquat pour acheter le pullback. Les analystes considèrent en effet que l’action Capgemini peut gagner jusqu’à 29,09 % à moyen terme, pour atteindre 235 euros. Sur le long terme, le potentiel de croissance est également assez grand, car le groupe français pourra bénéficier de l’intérêt sans cesse grandissant du monde pour le numérique, et du fruit de ses investissements récents.
En attendant, Capgemini s’est fixé des objectifs plutôt ambitieux pour 2022, comptant rééditer ses résultats de 2021. Le groupe s’attend à voir sa croissance à taux de change constants du chiffre d’affaires se trouver entre 8 % et 10 %, sa marge opérationnelle entre 12,9 % et 13,1 %. Aussi, il prévoit de générer une trésorerie disponible organique de plus de 1,7 milliard d’euros.
De nouvelles avancées en matière de Tech
Si, en 2021, Capgemini a réalisé plusieurs avancées importantes en matière de technologie, — citons par exemple le partenariat avec Bharti Airtel en Inde ou encore celui avec Google Cloud pour concevoir une nouvelle stratégie d’API, 2022 devrait lui permettre de continuer sur cette lancée, car l’atteinte de ses objectifs en dépend. Et le groupe français a déjà bien commencé, en annonçant fin janvier le lancement au Royaume-Uni ainsi que dans plusieurs autres États (Portugal, Inde) d’un nouveau Quantum Lab.
L’objectif est de soutenir les engagements de sa clientèle dans l’informatique quantique, un domaine dont les technologies présentent la capacité de promouvoir le développement économique si l’on en croit plusieurs études sur la question. Pour réussir ce pari et profiter des bonnes perspectives qui s’annoncent pour ce marché, Capgemini s’est allié à IBM. Le Quantum Lab va servir principalement, apprend-on, aux utilisations commerciales des technologies quantiques, en l’occurrence l’informatique, les sciences de la vie, la finance, les secteurs automobile et aérospatial, les communications et la détection.
Pour Pascal Brier, responsable de l’Innovation du groupe, lancer ce laboratoire quantique est une preuve tangible de la volonté de Capgemini d’apporter à ses clients ce qui se fait de mieux en matière de solutions innovantes et de rupture. Le projet témoigne également de son ambition d’investir assez vite dans les capacités pouvant lui permettre de s’affirmer rapidement comme le « principal intégrateur de systèmes quantiques ».
Un accent mis sur le recrutement
Se donner les moyens de ses ambitions passe par un personnel de qualité et qui se trouve dans les bonnes conditions. Capgemini l’a sans doute compris, en témoigne l’accent qu’il met sur ce volet depuis quelque temps. L’entreprise française a été particulièrement active sur le recrutement en 2021. À Toulouse par exemple, il a ainsi engagé 900 collaborateurs, ce qui porte à 300 000 ses employés dans le monde (dont 37 000 dans l’Hexagone). En outre, la société a signé à la fin de l’année un nouvel accord avec son personnel pour le travail à distance. Selon les termes convenus, ses collaborateurs peuvent effectuer leurs tâches à distance sur 70 % de leur temps et ne sont tenus de venir dans les locaux de l’entreprise que 4 jours chaque mois. Les employés sont équipés à domicile de matériel informatique, fauteuils et bénéficient même d’un forfait journalier de 3,25 euros qui couvre l’eau, le chauffage ou encore l’électricité.
Cette année, la donne ne devrait pas changer. Capgemini a déjà annoncé, par exemple, un accord avec le CESI pour embaucher de nouveaux informaticiens à Toulouse. Une offre de formation est ainsi prévue avec l’école à partir de mars et est destinée aux étudiants titulaires d’un Bac+3. Ces derniers devront suivre une formation de 2 ans en architecture et développement logiciels à la suite de laquelle 17 seront retenus pour travailler pour Capgemini Toulouse.