Le Bitcoin se porte mieux. Le prix de la reine des cryptomonnaies a franchi une nouvelle fois la barre symbolique des 50 000 en début de semaine. La monnaie numérique confirme sa belle forme des dernières semaines marquant un plus haut trimestriel à 50 447 $. En mai, la monnaie digitale avait commencé à chuter depuis son record de 65 000 $ établi en avril. Avec cette nouvelle flambée des prix, le Bitcoin peut-il atteindre les 100 000 dollars d’ici la fin de l’année ?
Le beau temps est revenu
Le mini-rallye qui a mené le prix du Bitcoin à plus de 50 000 $ intervient dans un contexte marqué par plusieurs bonnes nouvelles pour les monnaies numériques. D’ailleurs, les autres cryptomonnaies ont suivi la tendance haussière du BTC. L’Ethereum a ainsi progressé de plus de 3 % lundi, alors que le dogecoin était en hausse de près de 2 %. Les bonnes nouvelles en question concernent notamment une nouvelle annonce d’Elon Musk, le crypto-enthousiaste PDG de Tesla.
Après avoir critiqué plus tôt dans l’année le Bitcoin en raison de l’impact que le minage a sur l’environnement, il a déclaré que son entreprise va recommencer à accepter les paiements en Bitcoins. Si la date de cette reprise n’est pas connue (Tesla conditionne sa décision à une réduction de l’empreinte environnementale du BTC), l’annonce de Musk a relancé l’enthousiasme des investisseurs. Plusieurs d’entre eux se sont remis à acheter du Bitcoin, ce qui a aidé à faire remonter le cours de la monnaie numérique.
L’autre annonce qui fait plaisir aux amateurs de cryptomonnaies vient d’une autre entreprise américaine, PayPal. Le géant du paiement en ligne a annoncé qu’il allait étendre son offre de cryptomonnaies à ses utilisateurs au Royaume-Uni. Pour la première fois, ces derniers auront la possibilité d’acheter, détenir et vendre les cryptomonnaies sur la plateforme. Les quatre cryptomonnaies concernées sont le Bitcoin, l’Ethereum, le Litecoin et le Bitcoin Cash.
Selon la société, ce service a suscité beaucoup d’engouement aux États-Unis, pays dans lequel il a été lancé pour la première fois en octobre dernier, ce qui explique son expansion outre-Atlantique. Elle s’attend donc « à ce que cela marche bien au Royaume-Uni ».
« Nous nous engageons à continuer à travailler en étroite collaboration avec les régulateurs au Royaume-Uni, et dans le monde entier, pour offrir notre soutien - et contribuer de manière significative à façonner le rôle que les monnaies numériques joueront dans l’avenir de la finance et du commerce mondiaux » , a déclaré Jose Fernandez da Ponte, le DG Blockchain et monnaies numériques de PayPal.
La traversée du désert
Le commentaire ci-dessus de l’un des responsables de la société n’est pas anodin, quand on se rappelle la vague de répression que subit actuellement l’industrie des cryptomonnaies. Ces différentes attaques des autorités financières ont d’ailleurs contribué à la chute du prix des monnaies numériques remarquée au cours des derniers mois. Les déboires des cryptomonnaies ont commencé avec les critiques acerbes de certaines autorités de poids de la finance internationale vis-à-vis de ces actifs numériques jugés peu fiables. Il s’agit entre autres de Christine Lagarde, ancienne directrice générale du Fonds monétaire international et actuelle présidente de la Banque centrale européenne, mais aussi de Janet Yellen, secrétaire au Trésor des États-Unis.
Dans la foulée, plusieurs régulateurs financiers aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans plusieurs autres pays d’Europe ont commencé à imposer des sanctions visant notamment Binance, la première plateforme d’échanges de cryptomonnaies au monde en termes de volume de transactions. Enfin, l’interdiction du minage du Bitcoin en Chine a porté un sérieux coup aux cryptomonnaies faisant plonger le prix du BTC.
Les entreprises spécialisées dans le minage ont notamment été privées de l’électricité nécessaire à leur fonctionnement, sous prétexte que l’énergie fournie provient de centrales à charbon polluantes. Cela a affecté l’ensemble de l’industrie, car la Chine est le premier « producteur » de cryptomonnaies au monde avec 65 % des capacités mondiales de minage.
Avant cela, il faut rappeler que plusieurs fédérations bancaires ont demandé à leurs partenaires de ne plus opérer de transactions impliquant les cryptomonnaies. Les autorités chinoises, qui ont lancé une monnaie numérique officielle, le yuan digital, répriment aussi l’utilisation des cryptomonnaies dans le pays. Toutes ces contraintes ont contribué à la dégringolade du Bitcoin qui s’est échangé à moins de 30 000 $ il y a un mois.
« Nous allons devoir former une autre base d’abord avant de reprendre une autre tendance haussière […] Nous allons osciller entre 20 000 et 40 000 dollars pour le reste de l’année », avait alors déclaré le responsable de la région Asie-Pacifique pour la plateforme Luno.
Vers les 100 000 $ d’ici décembre ?
Alors que le Bitcoin a de nouveau franchi la barre des 50 000 $, la prévision ci-dessus, jugée optimiste à l’époque, ne semble plus aujourd’hui si juste. Cela démontre parfaitement la difficulté qu’il y a à prévoir les mouvements à la hausse et à la baisse des cryptomonnaies.
Leur volatilité demeure encore importante et reste liée aussi bien aux déclarations de personnalités pro-cryptos qu’anti-cryptos. Il ne faut pas non plus oublier l’impact des décisions des autorités sur le cours du BTC. Si certains analystes considèrent la volatilité du Bitcoin comme un handicap, cette volatilité peut devenir un atout actuellement et pousser rapidement la monnaie vers les 100 000 $ avant la fin de l’année.
Plusieurs arguments militent en faveur de cette thèse comme l’intérêt croissant des investisseurs institutionnels. Après JP Morgan qui a autorisé depuis fin mai ses clients à négocier des cryptomonnaies par le biais de ses plateformes ou conseillers financiers, c’est au tour de Citigroup. Mardi 24 août, au lendemain du palier de prix franchi par le Bitcoin, Reuters a rapporté que la banque d’investissement envisage de proposer la négociation du Bitcoin à certains clients.
« Nous envisageons actuellement des produits tels que les contrats à terme pour certains de nos clients institutionnels, car ils fonctionnent dans des cadres réglementaires solides », a déclaré une porte-parole de Citi dans un courriel. Il a néanmoins précisé que « compte tenu des nombreuses questions autour des cadres réglementaires, des attentes en matière de supervision et d’autres facteurs, nous sommes très prudents quant à notre approche ».
Ces différentes implications d’organisations financières reconnues dans l’industrie des cryptomonnaies démontrent bien que ces actifs continueront de tracer leur route malgré les contraintes. Selon le PDG de Morgan Creek Capital, Mark Yusko, la croissance du prix du Bitcoin pourrait d’ailleurs porter la première cryptomonnaie à 250 000 dollars dans 5 ans.