L’indice CAC 40 qui représente les 40 principales valeurs boursières en France, a affiché une baisse de 6,19 % en 2020. Mais cette baisse aurait été plus accentuée si certaines valeurs de l’indice n’avaient pas marqué d’excellentes performances au cours de l’année. Il s’agit de valeurs solides d’autant plus que la plupart d’entre elles ne sont pas issues du secteur médical ou pharmaceutique.
LVMH
Le secteur du luxe a été particulièrement touché en 2020 par la pandémie de la COVID-19. Néanmoins, il est intéressant de noter qu’une société comme LVMH a quand même réussi à figurer parmi les valeurs les plus performantes de l’indice CAC 40. L’action du groupe a augmenté de 23 % en 2020, L’Oréal ayant presque marqué une hausse de 18 %.
Au cours du premier semestre 2020, le chiffre d’affaires de LVMH a subi une diminution organique de 28 % par rapport à la même période en 2019. Le deuxième trimestre a été le plus sombre avec une baisse de 38 % par rapport au deuxième trimestre 2019, mais il y a eu de l’espoir, car des signes de reprise ont été notés à partir de juin 2020.
Le redressement rapide de LVMH a été principalement stimulé par sa division mode et maroquinerie, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 12 % au cours du troisième trimestre 2020 par rapport au troisième trimestre 2019. Des marques telles que Louis Vuitton, Fendi, Dior, Loewe et Céline portent ce succès, car elles s’adressent à des consommateurs fortunés qui ont été beaucoup moins touchés par la crise.
En outre, la plupart des revenus du second semestre 2020 sont faits en Chine, un pays qui a su mitiger l’impact de la COVID-19. Les ventes en Europe et aux États-Unis restaient modestes.
Cette situation devrait changer en 2021, entraînant une augmentation des recettes et du prix des actions LVMH. De plus, l’acquisition de Tiffany devrait donner un coup de fouet au segment des montres et des bijoux. Tous ces faits réunis ont attiré les investisseurs en 2020 avec la promesse d’une croissance dans les mois à venir.
Hermes
Hermès a connu un cycle similaire à celui de LVMH. Au premier semestre, le chiffre d’affaires a baissé de 25 % à taux de change constant par rapport au premier semestre 2019. Le deuxième trimestre, 2020 a été plus difficile avec une perte de 42 % du chiffre d’affaires par rapport au deuxième trimestre 2019. Ce recul a été suivi d’une légère reprise en juin, tout comme pour LVMH, mais Hermès a été totalement rentable dès le troisième trimestre.
Contrairement à LVMH, Hermès n’a eu aucun problème de chaîne d’approvisionnement jusqu’à ce qu’elle soit contrainte de fermer ses sites de production. En outre, la marque a généralement mieux résisté aux ralentissements économiques grâce à sa gestion prudente de la production ainsi qu’à l’exclusivité de ses produits. Par exemple, les sacs à main Birkin maintiennent généralement leur valeur sur le marché de la seconde main, tandis que Louis Vuitton est vendu moins cher en comparaison.
Ces facteurs ont fait augmenter le prix de ses actions de 32 % en 2020 et rien n’indique que ses revenus cesseront d’augmenter en 2021. En fait, les performances de la société ont été si impressionnantes que Hermès a maintenu les paiements de dividendes à 4,55 euros, comme en 2019.
WorldLine
En 2020, les paiements en ligne sont devenus omniprésents et des services tels que PayPal ont prospéré. En Europe, WorldLine a connu un moment de gloire et son titre s’est apprécié de plus de 20 % au cours de l’année. Les fondamentaux de la société de paiement sont solides, ce qui pourrait constituer un bon investissement à long terme d’autant plus que son action est dans une tendance haussière assez soutenue depuis 2016.
Teleperformance
Voici une valeur dynamique qui maintient une tendance haussière depuis près de 10 ans. La société de gestion de la relation client a tiré parti de la crise de la COVID-19 avec les confinements. L’action du groupe a grimpé de près de 30 % en 2020 et son allure semble se poursuivre dans les premières séances de cotation de 2021.
Le titre a généreusement récompensé les actionnaires avec un rendement remarquable de près de 300 % pour ceux qui l’ont détenu au cours des cinq dernières années.
Schneider Electric
Après avoir franchi quelques étapes de restructuration, Schneider Electric s’est lancé dans une combinaison de cloud computing et de technologie énergétique. Sur la base de sa récente analyse du marché des infrastructures électriques, la société de recherche Frost & Sullivan a décerné à Schneider Electric les prix de « Vendeur de l’année 2020 pour les infrastructures électriques critiques en Asie-Pacifique » et celui de « Société de l’année 2020 en fourniture d’onduleurs en Asie-Pacifique ».
Le cours de l’action a grimpé de 31 % en 2020. Mais elle semble buter sur une résistance à 120 euros. À moins que des fondamentaux solides ne boostent son action, le titre pourrait s’échanger en range sous cette résistance pendant un bon bout de temps.
ArcelorMittal
La demande mondiale d’acier a été compromise par la crise sanitaire en 2020, mais la tendance commence à changer. Le prix de l’acier devrait atteindre 1 000 dollars la tonne au début de 2020, ce qui est une bonne nouvelle pour ArcelorMittal. Le titre a gagné environ 30 % en 2020, grâce en partie de la reprise de la demande après le creux de mars 2020.
STMicroelectronics
Vers la fin de l’année 2020, STM était sur le point de devenir l’une des valeurs les plus performantes du CAC 40. Début décembre, l’action avait augmenté de plus de 40 %, mais son PDG Jean-Marc Chery annonça que l’objectif de 12 milliards de dollars de ventes annuelles fixé pour 2022 serait reporté d’un an à 2023. Le titre a chuté de 12 % à la suite de la nouvelle et n’a terminé l’année qu’en hausse de 32 %.
Cette annonce fait suite à la perte de parts de marchés due aux restrictions de fournir des équipements à Huawei qui compte parmi ses clients. La perte est importante, car les deux entreprises collaborent depuis des années, mais la guerre commerciale commençait à peser sur leur relation. Les investisseurs observeront probablement comment la nouvelle administration américaine va gérer la tension avec la Chine avant de décider de renforcer leur position ou non sur STM.