À ce jour, l’État contrôle 72 % de la Française des jeux : avec sa privatisation qui doit intervenir à la fin du mois de novembre 2019, il espère récupérer plus d’un milliard d’euros, tout en restant actionnaire minoritaire à hauteur d’au moins 20 %. La fin d’un monopole qui s’ouvre à des actionnaires individuels : faut-il franchir le pas ?
La bonne santé de la FDJ, avant son introduction en bourse
Deuxième loterie à l’échelle européenne et 4ème à l’échelle mondiale, la FDJ enregistre de belles mises depuis le début d’année 2019, avec 12,54 milliards d’euros (+8 %). Dans ses derniers résultats, rien qu’au troisième trimestre, elle a engrangé 4,12 milliards, soit +9 %, grâce à ses jeux de tirage et de grattage. Pour autant, son activité de paris sportifs compte aussi des résultats croissants avec 2,56 milliards d’euros (+14 % de janvier à septembre).
Avec un chiffre d’affaires de 1,42 milliard d’euros sur les 9 premiers mois de l’année, la FDJ pense conclure 2019 avec 1,9 milliard d’euros (soit 100 000 € de plus qu’en 2018) et prévoit une hausse de 5 % l’an prochain. Par ailleurs, si elle table sur une croissance de 7 % des mises en 2019, elle prévoit une progression plus modérée pour 2020, autour de 4 à 5 %, malgré l’Euro 2020.
Dans ses prévisions de croissance, présentée lundi 7 octobre dernier, la FDJ s’est fixé une marge opérationnelle « supérieure à 20 % », quand elle devrait déjà être de 19 % en 2019…
Les détails de la privatisation de la FDJ
Valorisée autour de 3 milliards d’euros aujourd’hui, l’introduction en bourse de l'action FDJ, prévue fin novembre, donnera lieu à la vente d’une partie des actions de l’État : d’actionnaire majoritaire actuellement (72 %), il deviendra actionnaire minoritaire avec 20 % du capital.
Si une partie de cette vente est réservée aux salariés et aux buralistes, d’autres investisseurs institutionnels et particuliers pourront prendre leur part du gâteau pour que cette privatisation soit conforme au vœu de l’État, à savoir « une opération populaire ».
« On est une entreprise qui de toute façon est dimensionnée pour offrir dans la durée une croissance et des rendements stables », précise sa PDG Stéphane Pallez.
Les atouts d’un tel placement
« On pense qu'on est un placement durable […], on n'est pas une entreprise sensible aux cycles économiques comme le sont d'autres », souligne encore sa responsable.
Et pour soutenir cette ouverture aux actionnaires individuels, la FDJ envisage des avantages qui pourraient prendre la forme d’« une décote, des actions gratuites si les gens sont prêts à détenir leurs actions un certain temps ».
Sans oublier ses rendements : « elle va servir un dividende de l'ordre de 80 % de son résultat dans la durée, avec une croissance qui, dans le passé, a été de 4 à 5 % par an. Donc, c'est un très bon produit financier, de long terme dans un environnement de taux négatifs. Donc on est très compétitifs ! »